Samedi 2 Avril 2022. Je me réveille à Wandsworth, chez des amis qui étaient avant aussi mes voisins. Pratique pour se retrouver dans un quartier que j’adorais, mais dans lequel je n’aurais pas forcément le réflexe de loger en revenant tant qu’ex londonienne.
La veille, mon avion a eu du retard, j’ai couru dans les couloirs d’Heathrow, me suis remémorée 20 fois les aspects de cette vie londonienne qui me fatiguaient – Entre autre: Courir dans les aéroports – et suis arrivée trop tard pour l’évènement planifiée avec mon amie. Il faisait un froid glacial, j’étais fatiguée de ma semaine, et je me suis demandée un instant pourquoi j’était venue.
En fait, j’étais au meilleur endroit pour renverser la donne: Dans ma ville préférée, avec un planning chargé pour faire une énorme dose d’amis londoniens, et aussi, avec accès à l’endroit qui me fait éliminer les tensions comme nulle part ailleurs, dans le quartier voisin, à Clapham The Old Town: Mon ancien studio de yoga. Alors j’étais déterminée à y démarrer le week-end.
Début Avril, le soleil est déjà levé depuis 6h30, et cette lumière du matin, dans ce coin de Londres, je la connais par coeur. Elle m’a porté et complètement hypnotisé pendant des années de “morning routine” et footings matinaux aux quatre coins du quartier.
La lumière, c’est aussi elle qui m’a tant séduite et donné envie de rentrer dans le sud tellement je la trouvais riche, généreuse et si intense. Et finalement, je me suis demandée si la roue n’avait pas tournée et si ce n’était pas la lumière londonienne qui me manquait désormais…
Comme d’habitude, elle fait son effet. Surtout qu’à Londres, quand il fait beau, c’est comme si des ondes circulaient dans l’air pour que tout le monde profite à fond. Je me lève tôt et me dirige donc vers Clapham The Old Town, mon quartier chouchou, avant d’aller au yoga. Je ne sais pas si c’est mon quartier préféré, en tout cas, quand je me rêve à rentrer vivre à Londres, c’est le premier quartier auquel je pense. J’ai toujours vécu dans SW (Tooting 5 ans, Wandsworth 3 ans) et y allais souvent depuis toujours pour profiter de certaines de mes bonnes adresses à Londres: Minnow, le restaurant à la cuisine Britannique moderne, Common, le café Vegan le plus beau de South London (Photos ci-dessous), le Oliver Bonas local, l’épicerie fine, le petit bookshop local, mais aussi Madeleine, la boulangerie / café Française trop mignonne qui a fermé ses portes il y a quelques années, sans oublier bien sûr le parc local, le “Clapham Common“.
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Mais c’est surtout depuis ma formation de professeur de yoga chez Yogahaven que j’ai commencé à y aller très souvent. D’abord pour découvrir le studio et les profs, ensuite pour y pratiquer avant de partir en formation en immersion, et surtout, parce que je suis devenue accro à leur studio de hot yoga et les sensations de plénitudes incroyables qui en découlent à chaque fois.
Bref. Même si je n’y vivais pas, c’était le quartier dans lequel j’allais souvent le week-end ou en semaine. Et m’y retrouver en ce samedi d’Avril, c’était un peu comme si rien n’avait changé. Et puisqu’en fait, tout a changé, tous ces moments de la vie d’avant que je prenais pour acquis ont eu une saveur particulière:
Monter à l’étage d’un bus depuis Clapham Junction et me laisser porter, entendre parler Anglais, traverser Clapham Common sous la lumière Londonienne, commander un Flat White chez Common, observer les londoniens qui sortent faire leur footing du week-end, les coach sportifs dans le parc, les gens qui promènent leurs chiens, les cafés et brunch qui se remplissent, flâner un instant chez Oliver Bonas, trouver tout toujours aussi magnifique mais cher pour ce que c’est, me rêver à avoir un appart cosy dans le quartier décoré en partie chez eux, et me diriger vers Yogahaven, mon havre de paix, le studio dans lequel le temps s’arrête à chaque fois qu’on y met le premier pas, les sensations envoutantes de la chaleur de la salle de hot yoga quand le cours démarre, et cette plénitude incomparable à aucune autre en sortant, avant d’attende un taxi pour me rendre au prochain quartier.
Les papillons perdus en revenant lors de mon premier retour en Septembre dernier sont revenus, et j’ai revu Londres comme quand j’étais si heureuse d’y vivre que j’avais cet élan de partage via ce blog.
L’autre grosse différence aussi de cette matinée, c’est que cette fois, le covid semble derrière, en tout cas au UK. La vie est vraiment comme avant. La sensation de “normalité” a repris le dessus. J’étais au bon endroit au bon moment. A ma place comme nulle part ailleurs.
Un jour, je me déciderai surement à parler de cette sensation de décallage qui persiste dans ma vie Toulousaine, certes très chouette et surtout remplie d’opportunités, d’amour, entourée de super nouvelles rencontres, et de belles briques posées pour que tout se mette en place comme il faut.
Mais il n’y a qu’à Londres que je me sens vraiment chez moi. Où je retrouve mes automatismes, mes repères, cette énergie mythique, et cette vibration intense à l’intérieur.
Cette matinée “comme avant” a parlé d’elle-même, et le reste du week-end en sera à l’image. J’ai décidé il y a quelques mois de vivre le moment et de ne pas trop me poser de questions, alors pour l’instant, je suis surtout reconnaissante d’avoir Londres dans ma vie et de pouvoir revivre ce genre de sensations. Pour l’heure, le week-end ne faisait que démarrer..