S’il y a quelque chose qui ne semble pas passer ou changer avec le temps, c’est la magie des retours à la maison.

Je me suis particulièrement fait la remarque lors de mon dernier retour, maintenant que je gère un peu mieux les montées et descentes d’emotions qui y sont liées.

Les retours ont beaux être nombreux et réguliers, ils semblent souvent être l’occasion d’une forme d’introspection et d’un concentré de petits bonheurs et petites joies Francaises.

Aller chercher son pain à la boulangerie ou se retrouver dans le rayon fromage d’un supermarché ont une saveur décuplée quand on ne vit plus en France. Tout comme se réveiller et avoir le petit dej Français déjà prêt sur la table, déjeuner en famille les délicieux plats faits maison, entendre l’accent du sud, (et le reprendre instantanément par la même occasion), conduire en écoutant la radio Française, boire son café à la terrasse d’un bistro, aller au marché du village voisin le week-end, ramasser les fraises dans le jardin l’été… (A vous de continuer votre propre liste…)

 

Quand on vit à l’étranger, rentrer, ça fait partie intégrante de l’expérience. On n’a d’ailleurs jamais decider de PARTIR pour tout couper ou oublier la France (Comme je l’ai parfois entendu..) mais juste de s’octroyer quelques années pas comme les autres, chez les autres.

Quand on a la chance de rentrer là où on a grandit (Ce qui est mon cas), ça permet de vraiment tout couper, casser le rythme à 100 à l’heure de la vie londonienne, de se poser, souvent au calme, de retrouver ses proches, se retrouver de là où on vient, évaluer le chemin parcouru, apprécier les petits et gros succès, comparer qui ont était et qui on est devenu, et profiter de chaque petit instant.

En fait, on trouve ça souvent dur d’être loin, et ça l’est souvent. Mais c’est aussi une chance inouïe qui nous est offerte de pouvoir prendre du recul sur notre expérience, sur nos routines, nos vies, d’apprécier ces petits moments si intensément et de ressentir les sensations uniques des retours à la maison.

Après 6 ans, je rentre toujours autant chez moi. Les jours où je rentre, je me réveille toujours avec une grande légèreté de savoir que je vais dormir dans ma chambre, à la maison, au calme, entourée des gens les plus importants, loin de toute pollution sonore, visuelle ou environnementale, et que je vais être un peu protégée de tout le temps d’un long week-end ou parfois un peu plus.

J’apprécie chaque minute qui défile à Gatwick, la sensation du décollage dans cet avion qui me ramène chez moi. Je reconnais toujours l’air Toulousain en sortant de l’avion, je cherche toujours des yeux mes parents à l’aéroport, je capte toujours le bonheur de se retrouver dans leurs yeux, et je retrouve toujours ma maison avec un bonheur si simple et si évident.

Depuis que je vis a l’étranger, je n’ai jamais autant profité de ma région, de ma maison, de ma famille, de mon pays.

Je n’ai jamais autant visité de lieux de là où je viens, pris le temps de discuter avec les gens, d’apprécier chaque instant, de vivre dans l’instant et de cultiver mes « petites joies » de pouvoir passer ces moments si spéciaux.

La dernière fois que je suis rentrée, il y a une bonne semaine, j’ai eu le petit coup de blues du retour. Il faisait très beau et je venais de passer 5 jours particulièrement ressourçants à faire des choses pourtant si simples avec les gens qui me sont si proches.

Pourtant en me demandant s’il est temps de rentrer ou de partir ou d’envisager autre chose, Londres apparaît toujours comme une évidence. Tout est loin d’être parfait, la magie londonienne s’est estompée, mais elle a laissé place à une double culture, une nouvelle routine à laquelle tout le monde semble s’être adapté, une appartenance à 2 pays, plusieurs villes, et surtout, tous ces moments magiques qu’on oublie parfois d’apprécier à leur juste valeur. 

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