(En photo de couverture, la vue depuis Frank’s Café, le dernier rooftop Londonien fait en Août 2020, un lieu riche en symboles et souvenirs)
Depuis 2 ans, elle me hante un peu cette rupture avec Londres. Un peu comme une rupture amoureuse imposée “parce qu’il le faut” “Parce que c’est mieux dans ce contexte”.
Et c’est vrai que parfois, elle m’empêche d’avancer.
J’étais sûre à 98%. La veille de l’arrivée du déménageur, il était encore temps de faire marche arrière. Je me suis posée la question. Et me suis dit : Fais le. Et puis j’ai arrêté de réfléchir. La situation covid et l’arrivée de la seconde vague ont rationalisé le tout. Et de toutes façons, au fond, l’avantage de la vie en colocation quasi imposée à Londres, c’est qu’il n’était pas si difficile ce déménagement. 8 ans de vie rangée en moins de 48h. Alors s’il avait fallu faire chemin inverse, ce n’était pas plus compliqué.
Depuis bientôt 2 ans, je vis dans ce yoyo émotionnel, à faire tout ce qu’il ne faut pas quand on veut vraiment aller de l’avant: Comparer, penser au passé, cultiver la nostalgie…
Pour quelqu’un qui a lu tant de livres et sujets liés à l’acceptation du changement il y a quelques années, je dois dire que celui-ci, je déploie une énergie folle à lui résister.
A Londres, j’ai laissé une partie de moi. Et elle était bien plus présente que ce que je n’aurais jamais pu croire. Je n’aurais jamais cru m’être autant “déculturée”. Me sentir appartenir autant à cette ville, et y avoir autant modelé mon identité. Je n’aurais non plus jamais cru me sentir autant en décallage avec ma ville de cœur du Sud le jour où je rentrerais y vivre.
Et pourtant, je sais au fond de moi que c’est ce qu’il fallait faire. En tout cas pour l’instant. Je ne peux pas vraiment expliquer pourquoi.
Les 2 mois qui ont suivi le déconfinement, beaucoup trop de signes se sont présentés pour les ignorer. Et même si tout a changé depuis, ils étaient là pour envoyer un élan.
Depuis, il y en a eu d’autres. Et dernièrement, je me surprends à voir de plus en plus de situations le verre à moitié plein.
Ces derniers temps m’ont aussi prouvé que les choses prenaient la bonne direction. Tout s’aligne. Comme dirait ma copine Camille, ex-collègue, yogi, future voisine et surtout, très chère amie “French londonienne” (L’une des premières à se prêter au jeu des portraits d’ailleurs, ceux qui suivent le blog depuis un moment comprendront.. :) ) , un cycle de déconstruction semble se terminer pour laisser place à un autre…
J’aurai toujours la conviction que j’ai dû quitter Londres beaucoup trop tôt et un goût amer de rupture forcée, mais je sais que la relation londonienne va se reconstruire différemment, et que ces signes, il fallait bel et bien les écouter …