Souvent, je commence des articles brouillons suite à de nombreuses réflexions. Trop réfléchir, c’est souvent un problème, mais c’est aussi un bon problème quand on blogue. Ou c’est pour ça qu’on blogue. ça permet de poser nos idées, là, quelque part et de les partager avec qui voudra les lire, sans ennuyer ceux que ça n’intéresse pas.
Beaucoup de ces brouillons, commencent suite à des discussions passionnées avec ma copine Anissa, ma petite soeur French londonienne de Marseille, rencontrée via le blog. Une de mes plus belles rencontres londoniennes pour sûr, devenue une de mes plus proches amies. On vient du sud toutes les 2, on débat, beaucoup, souvent, on se cherche, on se titille, on rit, beaucoup et fort, on parle de tout, de Tinder à la politique en France et ailleurs en passant par “les petites joies de la vie” (tout court), et du sud. Beaucoup. Avec passion et avec notre accent, bien sûr. Surtout quand on s’y trouve en même temps, chacune dans le nôtre. Elle côté Est et moi côté Ouest. Comme c’était le cas ce week-end.
Rentrer dans le sud, ça n’a rien d’extraordinaire en soit bien sûr. Elle comme moi, on a décidé de rentrer le plus possible sans complexe, et d’essayer de jongler avec nos vies londoniennes et de préserver nos valeurs sacrées pour la famille et les endroits d’où l’on vient, qui ont fait ce que l’on est. Ces endroits qu’on adore, mais qui ne nous destinaient pas forcément à des carrieres ou des vies urbaines, et encore moins dans une ville comme celle que l’on a choisi.
Pour moi, être en paix avec tout ça, c’est passé par me prouver que je pouvais faire tout ce que j’ai fait (et ce qu’il me reste à faire) depuis que je l’ai quitté mon sud. Ce week-end, je regardais une vieille photo de mon frère et et moi petits, et je me suis dis qu’on avait parcouru du chemin tous les 2, et que ma vie était devenue bien différente de là où je venais et de celle à laquelle j’étais destinée.
Ce matin, en rentrant à Londres, je me disais que j’étais certes peu excitée à l’idée que ce week-end si parfait s’arrête, mais que j’étais aussi tout aussi contente de retrouver l’énergie de ma vie londonienne. Cette vie que je me suis créée dans cette ville assez extraordinaire. Londres. Londres! Cette vie moderne, et “digitale” où je ne justifie rien à personne, où je me suis un peu battue pour grimper les échelons sociaux, devenir ” manager “, devenir ” bilingue “, être “indépendante”, vivre à ” l’international “, “voyager” – tous ces mots qui me fascinaient complètement – faire un métier qui me passionne et me stimule, avoir appris à me connaitre, m’accepter telle que je suis, et faire ce que j’aime au détriment de subir une activité ou un boulot “gagne pain” (quelle triste expression) comme on m’a souvent expliqué que ce serait, cette vie de challenges, de défis, d’apprentissages professionels et personnels, de rencontres beaucoup de rencontres, de surprises mais aussi de leçons et de beaucoup d’humilité.
Et puis en rentrant dans l’après-midi, ma copine Anissa m’envoie ça:
J’étais au boulot, à râler pour des problèmes qui n’en sont pas vraiment, à râler juste pour râler aussi (je viens de passer 5 jours dans le sud n’oublions pas..), et j’ai souri toute seule, parce qu’elle a dit de façon encore plus belle la réflexion que je me faisais ce matin même dans la voiture alors que mon papa me conduisait à l’aéroport et que comme toujours, j’ai un pincement de les laisser et de quitter mon sud, mais j’ai tout autant ces étoiles dans les yeux quand je vois “Londres Gatwick” sur le panneau des départs et que je me dis que c’est chez moi. Et je pense alors au chemin parcouru. Parce que c’est ce qui compte.
On en parle souvent du chemin parcouru avec Anissa, chacune à notre façon, chacune selon nos cases de départs et nos aspirations.
Je trouve que c’est tellement important d’en parler et de se le remémorer, surtout à l’ère des réseaux sociaux et dans nos vies si compétitives où rien ne semble jamais assez parfait. C’est quoi parfait? C’est quoi le succès? A quel moment se sent-on satisfait? Cesse t-on de se comparer? A quel moment apprécions nous notre propre chemin parcouru? Les leçons apprises et les petites et grandes victoires?
Il y a quelques années, alors que je venais de m’installer à Londres et que je découvrais ce que c’était de jouer dans la cours des grands et que je me demandais si j’y arriverais un jour, je suis tombée sur cette citation dans le métro:
Aussi bête que ça puisse paraître, je n’avais jamais vu les choses comme ça, et pourtant depuis, ça me paraît tellement évident que je m’y replonge dès que je peux.
Je n’ai pas et ne cherche pas à décrire (ni à avoir d’ailleurs) la vie la plus folle, riche, parfaite (c’est quoi parfait?), luxueuse (encore moins!), mais quand je regarde mon chemin parcouru à moi, je suis contente de chacune des étapes passées, et j’ai hâte de le continuer.
Et vie d’expat ou pas, même si c’est ce qui m’a poussé à écrire tout ça pour ma part, j’espère que vous réflechierez un peu sur le sujet et apprécierez votre chemin parcouru à vous aussi après avoir lu ces quelques lignes…
>>> Si vous voulez suivre Anissa, retrouvez la sur instagram @fromlondonwithlove_ et vous ne pourrez que l’aimer ♥ (Et ses insta stories sont particulièrement belles aussi!)
Sinon, pour d’autres articles “posts retours de la maison”, autrement dit en mode réflexion intensive, il y a eu aussi “quand la distance rapproche” ou encore “le syndrome d’expat: le retour de week-end“… Ou plus gai tout de même, je vous propose les petites “joies” de travailler avec des anglais. Ça devrait aider à terminer la semaine.. Ou pas! ;)