3 semaines ont passé dans ce “journal de confinement”, et depuis le dernier article sur la troisième semaine. Pourtant j’ai souvent pensé à ce que je pourrais y écrire mais 1/ Je me suis beaucoup dit que ce n’était peut-être pas si intéressant 2/ J’ai quand même enfin compris que je n’ai pas tant de temps en plus en travaillant tous les jour et 3/ J’ai eu une grosse envie de changer plein de choses pour le blog. Et je n’arrivais plus rien à publier sur l’ancienne version. Alors voilà, chose faite. Un autre petit rafraîchissement qui voit le jour durant ce confinement.
Je viens de relire la semaine 3, et j’ai trouvé que ce n’était pas si inintéressant que ça finalement.
“Arrêter de s’auto-juger et saboter si souvent“. Une de ces réflexions et constats qui émergent pendant ces semaines en suspend. Ça, et le besoin de continuer à travailler sur le mental. Continuer d’apprendre à être plus forte en toutes circonstances, et moins me laisser affecter par les évènements extérieurs (Evidemment, facile à dire, c’est toujours un travail personnel de longue haleine), laisser les choses glisser et vraiment se délester des éléments qui puisent nos énergies. Et le troisième constat, celui de ne pas savoir comment s’arrêter. Être toujours en mouvement, c’est un tempérament. Mais tout est dans l’équilibre.
Semaines 3 à 6
Un retour aux sources salvateur
Ces 3 dernières semaines, honnêtement tout va bien. Je suis à la campagne. Dans mon sud que j’adore. Le temps a été incroyable au début. Je me suis rappelée que dans une autre vie je commençais à ressortir les tenues de printemps fin Mars et à bronzer (sans faire exprès!) en Avril. J’ai repeints une partie de ma chambre pour m’en faire un lieu qui me ressemble plus (Même si, je précise, elle avait été refaite il y a quelques années et la tapisserie style “imprimés tulipes” avait sauté pour des murs blancs qui respirent… Ouf!). Je me suis fais un coin yoga, dans lequel je me réfugie beaucoup. J’ai presque 2 fois plus de place que dans ma chambre londonienne. (Ce qui met pas mal de choses en perspectives aussi – Un sujet pour plus tard). J’apprécie avoir tout cet espace tous les jours. Je mange bien. Quasi 100% local et bio (Sauf, évidemment, la brioche Pasquié et les tablettes de chocolat Milka…). J’ai toujours mon boulot à temps plein. Je donne des cours de yoga en ligne. J’ai des routines digitales qui se sont installées avec des amis. J’adore les longues conversations qui émergent. J’adore qu’on prennent plus le temps de s’appeler avec des amis que je ne vois pourtant pas non plus même quand je suis à Londres. J’adore observer mes parents. Voir mon père dans son jardin tous les jours. Et voir ma mère garder sa force tranquille en toutes circonstances, être toujours en mouvement, et garder une capacité incroyiable à s’émerveiller d’un rien. Voir son visage s’illuminer de son sourire rayonnant pour une fleur, un oiseau, ou l’étoile Vénus (Qui est très visible dans le ciel en ce moment pour info.. ;)). J’aime aussi beaucoup nos petites conversations. C’est un peu devenu ma meilleure amie. J’ai aussi adoré voir la nature se transformer de façon si visible fin Mars / début Avril, prendre mon café sur le petit banc au soleil les samedis matins quand il fait beau. Bref, c’est sympa.
Je commence aussi à comprendre que si j’ai décidé de partir vivre à l’étranger, vivre des aventures différentes et loin, et me confronter à d’autres styles de vie, comprendre comment ça fonctionne ailleurs, ça a toujours été pour mieux revenir ici. Mieux, plus forte et plus ouverte d’esprit.
Quelques nuages gris
Et parfois, ce petit rythme tourne au gris, comme le temps ces 10 derniers jours. Et comme la photo choisie en haut en témoigne.
Déjà, c’est très con, mais j’ai eu besoin de ces 3 semaines pour digérer le fait que je ne reverrai pas mes affaires de si tôt. Pourtant je ne suis pas vraiment du genre matérialiste. Mais depuis quelques années, j’achète moins mais mieux (Notamment depuis que j’ai lu Marie Kondo ou d’autres de ces livres qui ont changé ma vie – Retrouvez la liste de ces livres en cliquant sur le lien). Du coup, il y a pas mal de choses qui me manquent terriblement. Mon tapis de yoga déjà. Mes nouvelles baskets de running. Plein de livres. Mes pulls Sezane si doux et que j’achètent au compte goûte, et d’autres habits ou affaires si simples mais que je rêve de retrouver. Evidemment, ce ne sont que des détails dans le contexte actuel. Je suis même moyennement à l’aise d’afficher ça sur le blog comme si c’était important. Mais c’est un journal durant une expérience hors du commun, donc je confie aussi ce genre de détail. Mais ça va mieux. Et surtout, ce n’est pas grave.
J’ai aussi toujours de nombreux coups de yoyo émotionnel à bosser à distance. A perdre puis retrouver la motivation. A penser à cette énergie si unique que j’adore retrouver tous les jours dans notre chouette bureau avec la vue sur le canal de Paddington. A me demander combien de temps ça va durer. Si la boîte résistera à tous ces mois de crise. Et pourtant encore une fois, j’ai bien conscience de la chance que j’ai de conserver un boulot à temps plein dans le confort de ma maison. C’est un poste pour lequel j’ai du faire preuve de pas mal de patience l’année dernière. C’est comme si la roue avait un peu tournée en me permettant de le conserver en ce moment.
Et puis il y a les autres coups de blues qui vont et qui viennent dès qu’on pense trop au futur, le manque de motivation à se lever aussi tôt que d’habitude, les questions sur l’avenir…
Routine structurée
Je relisais sur le post de la semaine 3 que je m’étais autorisée à lâcher du leste. Ça a duré une semaine. J’ai eu très vite besoin de retrouver une structure. De retrouver mon style de vie, mes routines, ma nourriture. Plein d’indicateurs qui me rappellent à quel point la vie londonienne m’a façonné. Un sujet sur lequel je reviendrai surement plus tard.
Mais routine relax. C’est important de garder un équilibre et de continuer à s’autoriser à se faire plaisir et d’y aller tranquille quand on le ressent, vu le contexte.
J’ai aussi pas mal réfléchi sur les notions d’hyper-productivité justement. A quel point, il est difficile de lâcher prise. Et à quel point nous alimentons cela, nous les “citadins busy”. On se complet dans ce rythme alors que nos cerveaux sont déjà saturés et le sont encore plus avec tous ces bombardements d’informations stressantes et parfois impossible à comprendre. Le NY Times a publié un article hyper bien sur ce besoin un peu fou d’être productif en temps de confinement et de pandémie.
La lumière à la fin du tunnel
Durant ces 3 semaines, la fameuse date du 11 mai a été annoncée. Une sorte de fausse libération sur laquelle on fantasme tous en France. Disons que rien que l’idée de juste pouvoir aller faire ses courses sans devoir penser à devoir remplir une attestation sera un kif. Simplement pouvoir aller courir au bord du lac le plus proche, aller se balader dans les rues, même vides, de notre joli centre ville, ou aller prendre l’apéro chez mes cousins qui sont à 2km (Mais que je ne vois pas bien sur) sera du bonheur. J’aime quand même bien cette idée que l’on soit revenus aux basiques et à apprécier ce qui compte vraiment. Que la vie nous ait offert ce cadeau de retour à l’essentiel.
Dans mon confinement chanceux à la campagne, un des trucs que j’aime le plus, c’est avoir pu observer le jardin changer un peu plus chaque jour. Je me suis amusée à comparer un angle, Jour 1 vs Jour 42. Tout a changé.
C’est marrant, j’avais pris la photo de gauche pendant mon premier week-end ici en me demandant justement dans quel état ce serait quand je partirai…
Et Londres?
La grande question. C’est Londres. Quand? Comment?
Je n’ai pas de réponse. Jusqu’à la semaine dernière, je fantasmais sur fin Mai mais vu la gestion de la situation au UK, qui parait avoir choisi une approche en mode “lentement mais surement”, je me prépare pour Juin. Ou Juillet? Qui sait? Ce qui est sûr, c’est que je n’ai aucune envie ou intérêt d’y retourner pour l’instant tant que la situation est si intense là bas. C’est un bon compromis pour moi et mes coloc et tant que le travail à distance le permettra, ça continuera comme cela.
Hors de question de repartir dans des projections futures lointaines. Je vis vraiment 2 semaines à la fois. Dans 2 semaines. Je serai ici. On sera le 11 Mai d’ailleurs. Et normalement, (Car n’oublions pas que rien n’est sûr), ce sera notre dernier jour de confinement strict. Alors j’essaye d’appréhender ces 2 prochaines semaines du mieux possible, en essayant de puiser tout ce qu’elles ont encore à nous apprendre.
Le problème aussi, c’est qu’au bout d’1 mois 1/2 ici, je commence à presque redouter devoir repartir…