Mes 2 derniers séjours à Londres ont en commun de m’avoir fait retrouver des sensations de ma vie londonienne. Comme avant. Quand je me sentais vivante et comme un poisson dans l’eau dans ma ville. A ma place, pleine d’énergie et d’entrain. Fascinée par le décor et heureuse de tout simplement déambuler dans cette ville comme si de rien n’était. Mais c’est surtout ce dernier week-end à Londres, en ce mois de Mars 2025 – exactement 5 ans après m’être retrouvée en France durant le covid – qui m’a marqué et dont je vous parle cette fois.
Cela fait quelques jours maintenant que je suis rentrée chez moi, dans ma ville rose et ma vie plus slow, et je suis encore dans mon “london high“. En tout cas je suis encore un peu chamboulée de constater que finalement, 5 ans après, peut-être que tout prend sens. L’arrachement à Londres ne s’est pas fait pour rien. Il y avait bien une petite voix qu’il fallait écouter.
Retour en arrière.
Vendredi matin, je regarde mes billets pour préparer mon check in du lendemain, et je me rends compte que mon vol pour Londres est le matin. Angoisse. Pourtant, avant je prenais souvent le vol de 7h le lundi matin pour rentrer à Londres et aller bosser direct. Ça voulait dire se lever à 4h, et ça ne me posait aucun problème. Désormais, mon rythme a totalement changé. Et en plus, comme souvent, j’ai une flemme internationale d’aller à Londres. Bref. De toutes façons, c’est prévu. Et j’y vais pour changer d’air, mais aussi pour l’anniversaire d’une de mes “French Londoniennes” préférée que je tiens à célébrer. Et puis, je sais que Londres ça me fait toujours un bien fou.
Samedi. 6h45. Le réveil sonne. Bien sûr, j’ai fait une mini insomnie. La mauvaise nouvelle, c’est que mal dormir c’est ce que je déteste le plus. Je me sens zombie à côté de la plaque. La bonne nouvelle, c’est que durant mon insomnie, j’ai décidé à la dernière minute que je prendrais un hôtel pour tout le séjour et pas juste la dernière nuit comme prévu. Et pour la première fois, je vais loger à Shoreditch, un quartier dans lequel j’ai toujours rêvé de vivre.
Samedi 10h30. J’atterris à Stansted. Et bien sûr, pas de train ce jour là. 1h50 de bus. 1h50. Plus long que le vol. J’essaye de rester zen, (et je me remercie au passage d’être aussi prof de yoga et naturo, et d’avoir tout un panel d’outils et techniques de respiration et méditations pour le rester), mais c’est pas facile. J’ai mal dormi. Je suis mi zen, mi grumpy.
11h30, flat white de chez Léon à emporter en main. Le bus démarre. Je me demande un peu ce que je fais là.
12h15 (environ). Le bus rentre dans Londres. La skyline de la city apparaît. Et puis les rues d’Hackney. Les marchés du samedi. Les londoniens de tous types, styles et couleurs. Ceux qui sortent du sport. Ceux qui sortent du marché. Du temple ou de l’église. Ceux aux cheveux de toutes les couleurs. Ceux à vélo, à pied. Je suis happée. Je les regarde tous. Je tente quelques mini vidéos pour capturer le moment. Et tout d’un coup le bus s’arrête. Je n’ai même pas réalisé qu’on était déjà arrivé. Liverpool street station. Terminus. Je sors du bus pour retrouver les grandes tours et l’immensité d’un côté, et l’arche symbole du pont de l’overground, symbole de Shoreditch de l’autre.
Je me dirige vers mon hôtel, situé au pied du métro Old Street et en y allant, je passe devant tant de lieux familiers. Le célèbre graffiti “let’s adore and endure”, les adresses d’Old Street où j’allais avec ma meilleure amie, le Floripa où j’ai fait ma seconde Christmas party en plein chagrin d’amour, les kebabs d’old street, les graffitis et rues du début de la balade à East London.
I’m home.
Après une mini pause regénérante, j’ai un peu de temps devant moi avant de rejoindre mes amis. J’en profite pour aller bruncher à Exmouth market, une petite rue aux airs de petit village comme on en trouve quelques unes à Londres.
Bonheur de retrouver le fait de marcher dans l’immensité sans avoir la sensation de tourner en rond.
Les rues sont calmes, les arbres bourgeonnent, et arrivée à Exmouth Market, ce sont toutes les “petites joies de la vie londonienne” qui surgissent d’un coup: Les londoniens installés aux terrasses, les façades des boutiques en tout genre, les adresses diverses et variées, la bonne humeur générale, et cette ambiance si cool et typiquement londonienne.
Je me pose chez Caravan, un grand classique des bonnes adresses pour bruncher à Londres. Et je retrouve les “full English” version végé. Le genre de plat finalement assez simple, healthy, validée par la naturopathe en moi, et effet super gourmand qu’on ne trouve pas dans les brunchs en France qui je trouve, en font souvent trop avec des formules compliquées ‘boisson plat dessert’ (On est à 2 doigts d’ajouter un digestif). Un jus vert, sans avoir la sensation d’aller trop loin dans mon style de vie healthy. Que ça fait du bien de se sentir à sa place.
Il fait plutôt beau et bon. J’ai de la chance parce que Londres en Mars, c’est à double tranchant. Mais peu importe. A Londres le temps est presque un détail. Le soleil est un incroyable bonus. Dans le sud, on ne peut pas être heureux sans. Je pense souvent à cet article que j’avais écrit il y a bientôt 5 ans après quelques semaines de confinement dans le sud, à me demander si la vie est plus belle au soleil. 5 ans après, je n’ai toujours pas la réponse. Mais c’est sûr que je préfère quand il fait beau. Ce qui est le cas ce jour là. Alors j’en profite pour me diriger vers Angel. Objectif: Camden passage et le canal.
Toujours un vrai plaisir de retrouver ce quartier. Les pavées de Camden passage, et un peu comme à Exmouth market, le côté village dans la ville. Les petites adresses, les boutiques vintages, les cafés, et tout ce que Londres a de plus mignon. Bonheur.
Forcément, une fois à Camden passage, je me dirige ensuite vers le canal. Une balade que j’ai faite des dizaines de fois, et que je recommande toute l’année bien sûr, mais surtout pendant l’automne (voir balade d’automne à Islington).
Les parcs londoniens et les zones de verdures, c’est un truc que j’ai carrément pris pour acquis en vivant à Londres. En tout cas ils m’ont beaucoup manqué au début de ma vie Toulousaine, qui, contrairement à ce que l’on peut croire, a un centre ville, certes délicieusement chaleureux, mais bien plus brique orange que vert nature.
Et quel plaisir d’avoir accès à des endroits si paisibles où flâner, respirer et écouter le chant des oiseaux, tout en étant dans la ville.
A cet instant là, tout est parfait. La douceur et les signes du printemps à Londres, la lumière, les oiseaux, le calme, et quelques rires joyeux au loin.
Et je crois que c’est à ce moment là que j’ai un peu eu cette réalisation: Le blog, les balades londoniennes, le plaisir d’arpenter cette ville sans relâche durant 8 ans de vie londonienne, cultiver les “petites joies”, et les partager, et bien sûr, le plaisir immense de retrouver la maison familiale dans le sud pour vraiment appuyer sur pause et savourer le contraste.
C’est là que mon “labo slow life” a vraiment commencé.
Je continue et le meilleur reste à venir. Les immenses saules pleureurs qui refleurissent, les tours au loin derrière, les londoniens qui profitent de ce spot “slow life” durant leur week-end, les langues du monde entier que l’on entend au loin, les péniches colorées, les cyclistes, et cette ambiance si douce et si londonienne dont on ne se lasse pas.
Je continue en absorbant toute l’énergie pour la garder le plus longtemps possible.
Quel plaisir d’être là. Un samedi de mars, à me balader tranquillement dans un de mes endroits préférés au monde. D’avoir la chance d’avoir cette ville comme refuge et repère, ou une partie de moi s’y sentira toujours à sa place.
Tout ç’a m’a paru d’une telle évidence que je me suis même demandée si du coup, ce n’était pas ok de revenir? Si ça avait été nécessaire de partir et passer par toutes ces étapes déchirantes? Vivre dans la nostalgie pendant quelques années. Avoir du mal à repartir, mais le faire quand même. Vivre un peu à contre sens.
La réponse est oui, sans aucun doute. 5 ans après, je suis tellement heureuse de m’être offerte une autre tranche et expérience de vie. D’avoir pu trouver un ancrage, qui est si difficile à trouver à Londres. Me poser pour retrouver les miens, me retrouver moi aussi, et prendre le temps de créer quelque chose avec quoi je me sens totalement alignée.
Londres a beau avoir ces espaces slow life et tous les ingrédients pour une vie stimulante et enrichissante, elle a aussi son côté “hyper fast”. Et surtout, un coût de la vie qui donne le ton. Je n’ai pas dit mon dernier mot sur la possibilité d’y revivre un jour – après tout, jamais 2 sans 3 – mais ce sera forcément en mode slow. Sans la fameuse “rat race“londonienne (= La course à toujours plus).
Pour l’instant, je savoure mes séjours, la mise en place d’un style de vie qui a mûri depuis mes années londonienne, l’audace que j’ai appris à avoir dans cette ville et qui aujourd’hui me permet de la retrouver quand je veux.