Il y a quelques jours, j’ai passé la barre des 6 mois d’ex londonienne.
Quel bilan faire? Pas simple quand la vie est semi confinée. C’est clair que je ne découvre pas Toulouse comme cela devrait ou comme j’avais prévu de le faire. Et que Londres ne me manque pas tant que ça parce que la vie ne semble pas y être si différente d’ailleurs en ce moment.
Tout de même, je m’y sens désormais bien installée et à ma place.
Au moins à Toulouse j’ai un grand appart en plein coeur de la ville que pour moi que j’ai décoré à ma façon. Je peux aller voir mes parents quand je veux et retrouver le calme de la campagne en 30 minutes en train. J’adore aller passer certains vendredis soir chez les copains et me réveiller le lendemain avec les mini copines sur les genoux pour lire une histoire. Ou passer chez d’autres et voir ma petite filleule rire et grandir en mangeant une glace. Je ne prends jamais le métro et fais tout à pied. Deliveroo coûte 0.5€. Uber rarement plus de 10€. Le temps lui aussi est assez cool. On est pas en Espagne non plus. Mais c’est bien mieux que ce que je m’autorisais à croire. J’ai à peine sorti les gants cet hiver. Et même déjà eu quelques journées sans manteau. Il y a une vague de douceur printanière très agréable depuis mi février déjà. La lumière est incroyable. Le ciel bleu vif. Les briques rouges si colorées. Et les Toulousains super sympas.
Je retrouve avec bonheur ce côté sud, chaleureux et plus “slow” qui commençait à me manquer et qui est assez apaisant en ce moment.
Mais je dois commencer par admettre que je dis toujours un peu la même chose et que Toulouse… Ça devient parfois un peu trop “Toulouse”. En 6 mois, j’ai la sensation d’avoir exploré le centre ville en long en large et en travers. Il devient difficile de trouver de nouveaux coins et devenir émerveillée par de nouveaux endroits comme on le fait à Londres avec une facilité déconcertante. De rencontrer des profils de vies différents, plus déjantés ou loin des normes sociales, et donc assez inspirants et rafraîchissants. De ne pas dire le mot “vegan” sans se faire dévisager. Trouver un marché qui ne soit pas 30% boulangerie / 30% Fromage / 30% Viande / 10% le reste. Ou partir à la recherche d’ingrédients un peu rare pour faire les recettes de Deliciously Ella. (Je ne suis pas vegan pr info, mais j’aime bien la cuisine Vegan). Les dimanches sont très calmes. La période et la saison n’aident pas, certes.
Evidemment, ce serait surement une autre histoire avec des cafés et restaurants ouverts, des salles de sport et studios de yoga qui tournent à plein régime, des week-ends sur la côte basque ou des vols réguliers pour Londres ou quelque part en Europe.
Déjà, je me rends compte de la chance qu’on a de ne pas être confinés.
Et bien sûr, j’aime beaucoup Toulouse. Pour toutes les raisons citées au début, et tout ce que j’ai commencé à y construire jusqu’à présent.
Dans le bilan des 3 mois, je parlais du fait que c’était agréable de voir et vivre autre chose. Je le ressens toujours. Je prends vraiment ces moments comme une expérience et un challenge de construire autre chose, ailleurs. Pour l’instant.
Et surtout, j’essaye de ne pas trop me poser de questions et j’apprends à vivre un peu plus au jour le jour. Comme beaucoup d’entre nous. J’essaye de pratiquer ce fameux lâcher prise dont on parle beaucoup en yoga. Et je trouve que la période est pour le coup idéale pour apprendre à vivre un peu plus dans l’instant présent.
Je reste très nostalgique de la vie londonienne d’avant, mais j’ai (enfin) bien compris que c’était avant.
Le week-end dernier, j’ai découvert un marché dont on m’a pas mal parlé: Le marché de St Aubin, dans le centre de Toulouse. Un marché en extérieur réputé pour se différencier des autres (Les fameux “pain / viande / fromage”). En arrivant, un couple de chanteurs Colombiens donnait le ton sur des notes gaies et sous les applaudissements du petit cercle autour d’eux. Sympa. J’ai poursuivi en flânant dans les stands qui se suivaient et ne se ressemblaient pas. (Grande première à Toulouse !). Marchant de paniers en osier, boulanger bio, stand d’épices, de fleurs, de pierres de lithothérapie, d’accessoires spirituels en tout genre, une autre chanteuse et son public, un groupe de gens qui boient des bierres, d’autres qui flânent, pas mal de gens qui parlent Anglais et un très bon coin world food… Fermez les yeux.. Ça ne vous rappelle rien? Je me suis “presque” cru entre Broadway Market et Columbia road.
Sans les hipsters, mais avec des Toulousains au profil plus varié que ceux qu’on croise au centre ville.
J’aimerais bien accomplir 2/3 trucs pendant que je suis ici avant de considérer repartir. Mais je dois avouer que pour la première fois, je me suis sérieusement dis que c’était pas du tout impossible que je retourne à Londres ou ailleurs une fois la tempête passée.
Et puis j’ai regardé la météo, et ils prévoient 17 degrés et grand soleil toute la semaine…
Alors je continue de ne pas trop me poser de questions pour la suite. Et de vivre les choses un jour, voir une semaine à la fois.
Ce qui est sûr, c’est que dès qu’il sera possible, je serai la première dans un avion pour Londres, au moins pour quelques jours.